Les sociétés déménagent de Paris pour la banlieue, ce qui oblige les DRH à trouver des solutions inédites pour leurs collaborateurs.
Elles doivent anticiper leurs déménagements et régler, pour le bien-être de leurs salariés, des problèmes auxquels elles n’avaient pas forcément pensé, par exemple les transports.
Mars 2010 : une grande banque achève son déménagement de Paris à Pantin. Pour accueillir les 3 000 collaborateurs, le nombre d’arrêts en gare de Pantin, sur la ligne E du RER, a été renforcé.
Mais les difficultés se sont révélées plus aiguës. La gare de Pantin peine à accueillir cet afflux de nouveaux voyageurs (+30% en un mois), qui mettent dix minutes pour traverser une passerelle saturée… Après quelques mois de piétinements, une solution est trouvée. Celle d’une passerelle provisoire, d’un coût de plus d’un million d’euros
Nouveau service de la SNCF
C’est à la lumière de telles expériences que Transilien SNCF a lancé la semaine dernière une offre spécifique aux entreprises, pour les accompagner dans leur stratégie d’implantation, via des diagnostics, conseils, services (installation d’écrans faisant état du trafic en temps réel dans l’entreprise…)
Axa à Nanterre, LCL à Villejuif, Ipsen à Boulogne, Microsoft à Issy-les-Moulineaux, la Fnac à Ivry-sur-Seine, et d’ici à 2014, 9000 salariés du Crédit agricole à Montrouge… À chaque fois, la question du transport, avec les saturations que l’on connaît, est centrale. Les Franciliens, qui y passent en moyenne 1h30 par jour, les jugent à 60% source de stress et de fatigue (1).
Certes, les entreprises mettent en avant leurs nouveaux locaux flambant neufs, auréolés de la norme HQE. « Les locaux où nous avons emménagé, à Saint-Ouen, il y a un peu plus d’un an, sont modernes, clairs, ultra-efficaces. Mais indiscutablement, le point noir, ce sont les transports… » La société, auparavant installée place Clichy, compte pourtant une grande majorité de ses 3 000 collaborateurs habitant en banlieue nord. « Le problème, c’est que les transports inter-banlieues ne fonctionnent pas bien ».
Comble de l’ironie, 90% des salariés ont plus vite fait de repasser par la place Clichy et d’emprunter la ligne 13, l’une des plus saturées. À leurs 90 minutes de transport par jour se sont ajoutées 15 minutes dans les bons jours, 30 dans les mauvais. Un élément qui, a pu pousser certains collaborateurs à quitter la société…